Cher Georges,
résurrection argumentation réparation et le pouvoir des anciens d'effacer forfaiture des voix la vôtre la mienne inaudible savoir du jeu d'émettre du jeu de dire inflexion intonation séduction grande honte mon boniment patientèle menteuse autant parlante en phrases crédules de quel tortueux roman autant taisante des mots vrais agencés comment je ne sais mais ajustés à ma folie diriez-vous hystérie vous dont tous-les-georges j'ai suppliés voyance tous-les-georges qui un par un exprimés de ma voix disante canalisée par les contraintes de l'adresse sensée entendable décryptée si bien que traductrice en humanités de mes propres vocalismes pas plus intelligibles à l'état brut qu'une partition codée de notations qui en aurait la clé loin du conte ce qui me fatigue tant en définitive mais moins que rechercher les preuves nulle écriture nulle image nulle parole hormis celles de l'être-moi entendues tendues à votre orielle à prisme du discours romanesque purgé de chair de sexe de regard vous ai-je assez dédommagé de mes plaintes supplications à vous tous-les-georges qui écoutiez relevant les signifiées les allusions tout était bon pour ne rien avouer de la prison du grand âge où je vous tenais avec déférence et peut-être une tendresse interdisant éclat colère et leurs mains tous-les-georges me pesant aux épaules quand j'espérais l'étreinte comme faux père abusif comme vrai oncle couard comme l'amour baise par pitié une dernière fois en guise d'adieu ou future relique allez une dernière fois comme une réparation et ce qu'il m'en coûterait comme vieil homme inventant le contraire de sa prophétie menée d'erreurs comme celui qui n'a su donner sans emporter le derme comme ceux qui pour l'argent le pouvoir la possession rendent parole donnée et s'acquittent eux-mêmes comme vous-tous-les-georges prenant ma chair mon entrejambe mes seins ma voix mes mots mes années et parfois mon cerveau on est à qui finalement je suis à qui j'ai été à qui moi qui n'y suis plus du passé je rechape de poussières les murs