Cher Georges,
j'attendais la pluie vraie celle qui ne recule et passe l'obstacle des falaises barbelées celle qui abreuve les lichens squelettes
j'attendais la bouillonnante chimie expansive aux terres cornues la mort des brûlures immobiles vous seriez
j'attendais autrefois les mêmes orages cellulaires ceux qui effritent les cadavres et retournent les pères
au pierrier des peines vous seriez dernier
l'eau manque pour une expansion du corps suffocant d'esprit et l'improuvé recule et ne passe l'obstacle des prévisions fanées
j'attends quelle déception les linges sitôt humectés sitôt rigidités la hâte travailleuse vous serez dernier homme
j'attendrai l'orage vrai celui aux mains épaisses qui malédicte du premier aimé le nom de tous les autres détournés
vous dernier homme à tête lourde lambeau à ma porte fendue
je dans ma maison vieille la pluie généreuse dévale ma bouche