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Comètes sanglantes - signes évidents

La comète aux grans crins tous sanglans et ardens
Predit de nos malheurs

les signes évidents

(La Paix. Au Roy) Ronsard 1559



 
Chaque matin d’été, une jeune femme a l’habitude de sortir pieds nus dans le jardin encore mouillé et d’appeler la tortue. C’est une tortue hors d’âge qui sait, toute lenteur relative, se précipiter à ses pieds posés en éventail dans l’herbe verte, et les couvrir de baisers. La jeune femme lui offre des couleurs : fraises écarlates, fleurs de pissenlits jaunes et duveteuses, étoiles violettes de bourrache, tendres pâquerettes. Le soir, elle ne ferme sa porte sans avoir découvert dans quel lit de feuilles sèches s’est pelotonnée la carapace, toute souplesse relative.

En froide saison, tortue dort sous l’escalier du corridor. La jeune femme glisse alors deux doigts à la jointure du cou et de la carapace : la peau fraîche et ridée, soyeuse, palpite doucement.

Ce rituel accompli, la nuit peut alors être longue, attendue tout au long du jour. Lampe, livres, encre, pile de feuilles de papier noircies lentement. La jeune femme a le temps et sa propre peau en devient soyeuse : nuit d’écriture, travaux du jour, les bornes de ce cycle immuable posées par les visites à la tortue, garante de l’éternité. Sept ans durant. Quelques amants. Quelques enfants. Un jour, elle écrit un roman avec la tortue dedans. Puis la tortue disparaît, volée. Voisin retors  ou confrère envieux. La jeune femme en chemise de nuit blanche fouillant le jardin. Vaines recherches. Sidération. À midi, ses cheveux blanchissent. À minuit, ses mains paralysées.

Caillou